Le Commentaire

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Solidarité et entraide, maîtres mots face au Covid-19

Des hommes et femmes de toute l’île se sont mobilisés à travers diverses initiatives solidaires pour venir en aide aux plus nécessiteux. Ces actions ont embelli un quotidien terni par le confinement et la précarité.

Crise sanitaire, précarité, isolement, détresse sociale… Les maux liés à la pandémie de Covid-19 sont nombreux. Heureusement, bénévoles, étudiants, commerçants, clubs sportifs et artistes insulaires ont décidé d’apporter leur contribution. Retour sur une partie de ces initiatives.

Le Mouvement des Jeunes corses contre le Covid naît pendant le confinement

Le logo du mouvement / Facebook

C’est l’histoire de six jeunes insulaires qui ne voulaient pas rester les bras croisés pendant ce confinement. Au départ, ils préparaient des gâteaux pour le personnel médical de l’hôpital d’Ajaccio, mais rapidement est venue l’envie d’en faire plus. On était quatre fondateurs et deux très bons amis sont venus rejoindre le mouvement.” déclare Armand Salat, un des fondateurs du Mouvement des Jeunes corses contre le Covid (MDJC). Ce projet est né d’un live Instagram où l’on voulait créer un mouvement qui rassemblait plusieurs initiatives (préparation et don de gâteaux, de livres, etc.). On a également distribué beaucoup de gâteaux que les gens faisaient. On essaye de redonner le sourire aux personnes touchées par ce virus.”

Le MDJC avec la Protection Civile / Facebook

Les éditions Dumane ont fait don de plusieurs centaines de livres que les jeunes ont redistribué aux différents établissements médicaux de la cité impériale (maison de retraite, hôpitaux). Le mouvement a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux Grâce au soutien de personnalités corses (Rémy Cabella, Alizée, Jenifer entre autres)”  confie Armand Salat. Mais les six compères ne s’arrêtent pas là. Présent sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram), le mouvement s’étend au-delà de la région ajaccienne. Il s’est déjà exporté jusqu’à Porto-Vecchio et Bastia. De plus, ils viennent d’intégrer la Protection Civile de Corse, ce qui va faciliter leurs démarches. On bénéficie d’arrêtés préfectoraux qui nous permettent de nous déplacer à n’importe quelle heure, cela permet de faciliter nos trajets.”  se réjouit Armand. Leur objectif est de pérenniser ce projet né un soir d’avril. “Nous sommes en contact avec beaucoup de maires pour recenser les personnes dans le besoin livre t-il. Nous allons également mettre en place des paniers repas pour celles et ceux en situation de précarité.”

Les associations face à la précarité et au confinement

Cependant, le confinement met en lumière une pléthore de difficultés pour les personnes malades et leur famille afin de se faire soigner sur le continent. “Notre objectif premier est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture de service, il faut continuer à leur venir en aide. On essaie d’être les porte-voix des malades afin de leur faciliter les démarches.” affirme Laetitia Descoin-Cucchi, présidente de l’association Inseme“Concernant le transport maritime, seules les personnes ayant une raison valable peuvent demander une dérogation. On accompagne les gens pour les démarches administratives et on alerte les pouvoirs publics sur les difficultés de déplacement. Sur le site internet de l’association, les proches des personnes malades peuvent consulter les hébergements à proximité des hôpitaux.

L’association aide les malades et leurs familles pour les déplacements médicaux ainsi que pour les hébérgements. / Facebook

Pour les douze personnes évacuées par le navire Tonnerre à Marseille le 22 mars, les personnes malades ont pu s’installer dans des chambres après leurs soins en réanimation. “Les familles ont pu se rendre là bas pour aller les voir, on a signalé les difficultés financières de ces déplacements”. La présidente est inquiète pour l’avenir de l’association qui subsiste grâce aux récoltes de dons, “Il n’y a plus aucune rentrée dans les caisses”, déplore-t-elle. “Heureusement, lorsque nous avons fêté les dix ans de l’association en 2019, l’argent récolté par nos divers événements va nous permettre de sauver un peu les meubles, mais on ne sait pas combien de temps ça va durer. On va forcément en payer les conséquences.” constate Laetitia Descoin-Cucchi.“S’il n’y avait pas le service minimum d’Air Corsica et de Corsica Linea pour permettre aux malades d’aller se faire soigner, cela aurait été dramatique. Aller sur le continent est très anxiogène pour les malades et leurs proches.”

Jean-Michel Bisgamblia, directeur territorial de l’urgence et de secourisme de la Croix-Rouge de la Corse-du-Sud, établit le constat de la situation. “Compte tenu de la crise sanitaire, il y a des actions qu’on se devait de maintenir à l’égard de la population. Nous sommes des bénévoles qui faisons ça en dehors du temps de travail. “Chaque soir, sauf le dimanche, sous la responsabilité de Marie-France Andreozzi (responsable des maraudes), on maintient les maraudes de 18 heures à 23 heures-minuit. On a voulu les maintenir car les gens en ont encore plus besoin en cette période difficile.” 

La Croix Rouge a participé à la mise en oeuvre d’un centre d’hébergement d’urgence dans l’ancien collège des Padules, le local a été désinfecté pour installer des lits et une salle pour manger avec du matériel de loisir. Les sans-abris peuvent appeler le 115 pour réserver un hébergement ou juste pour prendre une douche. L’association collabore également avec la CCAS pour le centre d’hébergement Covid-19 à Porticcio afin d’accueillir les sans-abris qui pourraient être touchés par le Covid. Tous les mardis matins, dans une épicerie gérée par la croix rouge (local de la CR), avec Christine Giannesini (responsable d’antenne), les gens viennent récupérer des colis de denrées alimentaires (poisson, viande, conserves, laitages) et, grâce à des opérations de commerçants, ils ont la chance d’avoir des aliments de producteurs.” Des restaurants comme Il Passeggero ont préparé des repas offerts pour les sans-abris.

Diverses opérations de la Croix Rouge. / Jean-Michel Bisgamblia

Une aide aux devoirs par téléphone et visioconférence est aussi dispensée par les bénévoles de la Croix Rouge. Enfin, tous les vendredis, un camion au départ d’Ajaccio fait le tour des villages jusqu’à Levie pour venir en aide aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer, ils reçoivent également leurs colis alimentaires.

Des structures sont toujours disponibles pour accompagner celles et ceux qui souffrent de l’absence de lien social.“On remarque qu’il y a davantage de personnes en situation de précarité en cette période, cela est notamment dû au confinement”  constate Jean-Michel Tatin, de l’association Les Uns Visibles. “Les sans-abris ne sont malheureusement pas toujours biens suivis.” L’association travaille avec d’autres structures œuvrant pour les sans-abris. Cette structure est à direction collégiale, deux personnes la composent : Florence Vandendriessche Rocca (journaliste) et Jean-Michel Tatin (secrétaire ORPAS région Corse, bénévole expert à la Croix Rouge pour les addictions).

L’association Les Uns Visibles vient en aide aux sans-abris

“Notre association est une sorte d’électron libre, nous comptons une soixantaine d’adhérents, j’effectue les maraudes avec la Croix Rouge” explique Jean-Michel Tatin. On continue à maintenir un lien social par téléphone avec les sans abris, ils ont mon numéro et ils m’appellent dès qu’ils en ressentent le besoin.”

Adrien Casanova, chef service du dispositif de l’Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (DITEP) d’Ajaccio, dresse le portrait des différentes démarches dans son secteur. L’équipe DITEP est composée d’une vingtaine de personnes : 13 éducateurs, une psychologue, une psychiatre, une psychomotricienne, un orthophoniste, un directeur, une secrétaire et un chef de service. Notre service est rattaché à l’Association Régionale pour la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adulte (ARSEA), lui-même en relation avec l’Agence régionale de la santé (ARS).” “A cause du confinement, on a du remplacer les rencontres physiques par des entretiens téléphoniques, on a organisé un réseau de communication avec un coordinateur pour prendre les rendez-vous et les entretiens.” précise Adrien Casanova.

“On effectue un accompagnement d’au moins un appel par semaine, on adapte notre démarche au cas par cas selon les bénéficiaires. Certains ont besoin de plusieurs appels par jour car des enfants ont de grandes difficultés de comportement.” L’équipe, qui avait de nombreuses craintes quant à l’absence de soutien physiques, a été surprise des résultats globalement positifs ressortis des entretiens téléphoniques. “Cela montre que notre accompagnement est de qualité, les bénéficiaires sont moins exposés à des facteurs de stress social. On se concentre également sur la participation scolaire et sur la reprise de l’école post-confinement. Là aussi, une aide aux devoirs en visioconférence a été mise en place depuis le 16 mars.”

Le dévouement des restaurateurs et des commerçants

Centro Città en livraison. / JF Gianelli

Les restaurateurs ont ouvert leurs cuisines pendant ce confinement pour effectuer des livraisons mais également afin de préparer des repas pour le personnel médical. “Lorsque l’on a appris la fermeture des commerces et restaurants, il nous restait beaucoup de marchandises.” confie Jean-François Gianelli, patron du restaurant Centro Città à Ajaccio. “L’idée de faire des pizze pour le personnel médical nous est alors venue naturellement. Cela permet, à la fois d’éviter le gaspillage et d’aider celles et ceux qui luttent pour notre santé.”

Une quarantaine de pizze ont donc été livrées à l’hôpital d’Ajaccio ainsi qu’aux pompiers, grâce à la mobilisation de toute l’équipe du restaurant. « Cela nous tenait à coeur de leur rendre service, c’était la moindre des choses.” 

Julien Malatesta, gérant du primeur La Corbeille de fruits, s’est également joint au mouvement. “On s’est rendus compte que beaucoup de gens souffraient plus qu’on ne le pense. Notre démarche est totalement désintéressée, on le fait pour aider celles et ceux qui sont dans le besoin. Nos fournisseurs ont également joué le jeu.”  Il travaille en collaboration avec d’autres organismes tels que la Croix Rouge et les Restos du Coeur, Priscillia Saura et Jean-Michel Bisgamblia réalisent l’intermédiaire avec la Croix-Rouge” , précise-t-il.

Julien Malatesta et Jean-Michel Bisgamblia (Croix Rouge). / Julien Malatesta

“Dans le magasin, un endroit est consacré aux dons que les clients peuvent faire, toutes les denrées sont données aux personnes dans le besoin. Il faut continuer même après le confinement” , souligne Julien. Dans ce contexte particulier, les six employés du magasin ont mis en place un système de drive : Nous livrons également pour les personnes âgées et celles qui ne sont pas en mesure de se déplacer.” 

Les plateformes de livraison de repas insulaires ont également rejoint le mouvement. “Quand on a appris que certains restaurants avaient rouverts pour des repas en livraison, on a voulu mettre en place un système afin de venir en aide à la fois aux restaurateurs et au personnel soignant” témoigne Teva Locandro, créateur de Make Eat Up. Quand une personne réalise sa commande, elle permet d’offrir un plat à un soignant pour un euro de plus. “Cela permet d’aider les restaurants qui travaillent avec nous et de venir en aide à celles et ceux qui luttent pour notre santé.” précise Teva. Toutes les semaines, il enfile ses gants et son masque, passe par le restaurant et se rend à l’hôpital afin d’apporter les repas offerts.

Make eat Up / Julien Osty

Même credo pour Anthony Nezali, co-créateur d’In Casa Vostra. Son équipe et lui ont distribué gratuitement des burgers à l’hôpital d’Ajaccio. “En cette période terrible, nous apportons notre soutien au personnel soignant en leur livrant quelques repas. Nous savons que c’est dérisoire comparé au travail qu’ils fournissent et nous les en remercions du fond du cœur.”

Le site Soutien commerçants- artisans permet de venir en aide aux commerces durement touchés par ce confinement avec un système de bons d’achat que l’on peut utiliser une fois le magasin rouvert.  “J’ai voulu rejoindre tous les commerçants de Corse et du continent afin d’être solidaire avec eux , témoigne Marie, propriétaire du magasin Denim Ajaccio. Je remercie du fond du cœur ma fidèle clientèle qui me permet de tenir dans ces moments difficiles.”  Preuve que la solidarité a touché tous les secteurs, des agents généraux Allianz Corse ont récolté plus de 15000 euros en 48 heures. Cette somme a été distribuée aux hôpitaux. Contacté par Le Commentaire, l’agence Alessandri et Mazzacami, qui a participé à ces dons, “salue le dur travail que le corps médical fournit depuis le début.”

Les étudiants et bénévoles se mobilisent

Deux Ajacciens, Jean-Pascal Roux-Folacci et Laurent Espino, ont organisé un tournoi en ligne sur FIFA afin de mêler convivialité et solidarité pendant ce confinement. « Notre démarche est totalement désintéressée », déclare Jean-Pascal. « On a également créé une cagnotte en ligne où les participants ont payé 10 euros pour s’inscrire au tournoi, le montant de cette cagnotte est reversé à l’hôpital d’Ajaccio.” Témoignage de cet élan solidaire, certaines personnes ont donné 50, voire 100 euros, alors qu’elles ne participaient même pas au tournoi.

1650 euros ont été récoltés grâce au tournoi FIFA / Facebook

Avec le soutien du Mouvement des Jeunes Corses contre le Covid qui a partagé l’initiative, le tournoi a rapidement pris de l’audience. En quelques jours, il était déjà complet. Jean-Pascal a eu l’idée de ce tournoi, il m’a contacté et nous nous sommes mis d’accord sur l’organisation, on a voulu se joindre à l’effort collectif  précise Laurent Espino. Pour les maillots à gagner, j’ai contacté les joueurs que je connaissais, certains participaient au tournoi (Dominique Guidi, Matteo Tramoni, François-Joseph Sollacaro entre autres).”  Une fois le confinement passé, les deux amis entendent bien pérenniser ce tournoi avec des lots plus diversifiés, pourquoi pas avec des entreprises insulaires”  souligne Laurent.

L’atelier de couture de Charlotte / Messenger

Charlotte, membre du groupe Facebook Les petites mains solidaires de Corse, fabrique quotidiennement des masques ou des blouses pour les aides soignants. “J’ai intégré le groupe depuis le début du confinement. On rejoint le groupe en tant que demandeur de masques ou couturier (professionnel ou non).” Elle possède une micro-entreprise de couture et utilise son matériel pour confectionner les masques et les blouses. “Chacun livre selon son périmètre géographique afin de limiter les déplacements au maximum. Les envois de masques s’effectuent par la poste pour les hôpitaux de toute la Corse, on les livre en voiture si ce n’est pas très loin de chez nous.” Des collectes sont également organisées pour récolter des draps et du tissu afin de confectionner les tenues et les masques. “Le centre social de Peri fait également des collectes et des découpages de tee-shirt et des élastiques pour les masques”, précise Charlotte.

Les clubs sportifs à l’oeuvre

Les clubs et leurs supporters se sont également joints à la solidarité active. L’Orsi Ribelli, groupe de supporters de l’AC Ajaccio, a créé une cagnotte pour le personnel hospitalier de la ville. Grâce à leur mobilisation, ils ont récolté près de 63 000 euros ! “En tant que groupe de supporters, rassembler les Ajacciens est notre devoir. Nous nous devions de répondre présents pour la bonne cause, c’est une priorité. affirme Pierre-Nicolas Beretti, président de l’Orsi Ribelli. L’essentiel pour le groupe était surtout “de créer un élan de solidarités et de prouver que la solidarité est toujours d’actualité à Ajaccio se félicite Pierre-Nicolas. Nous sommes fiers d’être Ajacciens et surtout ravis de voir le nombre de personnes de toute l’île ayant participé à la cagnotte. Un grand MERCI à eux.”

La cagnotte récoltée par l’Orsi Ribelli / Facebook

Le GFCA, avec l’aide de ses sponsors et de ses partenaires, s’est également mobilisé pour la cause. Depuis le 23 mars, le club livre régulièrement de l’eau, des boissons, du café et des denrées alimentaires au centre hospitalier d’Ajaccio. “On voulait venir en aide au personnel soignant, on a réussi à mobiliser nos partenaires pour leur apporter ce dont ils ont besoin explique Pauline Suissa, chargée de communication au GFCA. Tous les quinze jours, on effectue une grande livraison, on essaie de les organiser de telle sorte à ce que le corps médical ne manque de rien. De plus, le club ajaccien a également fourni deux appartements à disposition d’infirmières afin qu’elles puissent loger sereinement sans prendre le risque de contaminer leurs proches.”

Le GFCA livre des boissons au personnel médical. / Facebook

Des DJs apportent leur contribution

Certains DJs ont également décidé de faire partager leurs compositions afin de permettre à tout le monde de s’évader et de profiter de leur musique. Les artistes DLL (Don-Lysandre Lanfranchi), Chris Mei et John-Paul Weinberg, DJs renommés de la scène ajaccienne, ont ainsi apporté leur contribution. Pour Don-Lysandre, sans aucune volonté publicitaire de récupération de tragédie, ce confinement m’a permis de prendre le temps de créer, de jouer. J’ai à mon humble niveau partagé un nombre de happenings via Facebook pour animer un peu le quartier ainsi que mes amis et abonnés , c’était drôle et les retours étaient super positifs, j’ai kiffé !” Chris Mei partage également cet avis. La passion de la musique et le partage étant toujours là, il reste une seul solution pour s’exprimer : les réseaux sociaux. Beaucoup d’amis sur les réseaux me demandent de jouer pour qu’ils puissent s’évader un instant de leur confinement.”  John-Paul Weinberg, qui a également mis ses oeuvres à disposition de tous, espère que les gens pourront refaire la fête et écouter de la bonne musique rapidement et en toute sécurité.” 

Laurent Di Fraja, Lisa-Marie Rossi

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